Gueule de bois à Tokyo pour samba à Beyrouth

Les japs y connaissaient pas Raoul ! Y pensaient qu’ c’était un cave qu’allait s’mettre à table à la première torgnole. Mais l’gars c’est un cador, une épée ! Il enquille les milliards en biffetons à son p’tit-déj comme mamie les biscottes, l’a des baraques sur tous les continents à faire passer l’Élysée pour l’étable du p’tit Jésus ! Alors la Justice, y t’l’a dispersé aux quat’coins d’l’archipel, façon puzzle ! Et l’gros c** d’Procureur l‘a appris qu’les PDG honnêtes c’est comme les poissons volants, ça constitue pas la majorité du genre. Le gonz, depuis Montauban qu’on l’a entendu pleurer !

À la lecture des dernières révélations sur l‘évasion de Carlos Ghosn on peut effectivement regretter que Michel Audiard ne soit plus des nôtres, lui seul aurait eu la verve et l’esprit pour imaginer le scénario aussi invraisemblable que cinématographique de l’évasion de M Ghosn… enfermé dans une grosse malle noire percée de trous.

L’histoire ne dit pas encore si les deux barbouzes américaines qui ont vraisemblablement organisé l’évasion portaient la barbe (un barbu c’est un barbu, trois barbus c’est des barbouzes, dixit le Littré), mais elle retient déjà leurs noms : MM Michael Taylor et George-Antoine Zayek, ci-devant ancien officier des forces spéciales s’étant reconverti dans la sous-traitance à l’armée américaine (avec certes un passage d’un an en prison pour soupçon de corruption) et pour le second, un spécialiste « des terrains hostiles » et du renseignement ayant servi dans les forces spéciales libanaises pendant la guerre civile.

Nos deux hommes et leur « colis » ont donc quitté le Japon à bord d’un avion privé opéré par la société turque MNG-Jet appartenant à un ami de M Ghosn, puis après une escale à Istanbul ils sont montés à bord d’un autre appareil de la compagnie accompagnés cette fois-ci de l’un de ses cadres, un certain Okan Kösemen. Tout ce petit monde ayant pour destination finale Beyrouth, où M Ghosn prépare depuis une luxueuse résidence une contre-attaque médiatique qui ne manquera pas de le présenter sous les traits d’un nouvel Edmond Dantès fuyant l’injustice. Moments savoureux en perspective qui pourraient bien faire passer Mme Sibeth Ndiaye (surnommer la meuf est dead dans le milieu de la Com’) pour une janséniste.

Carlos Ghosn bien au chaud au Liban et les deux barbouzes évaporées, seul le menu fretin  – M Kösemen et les quatre pilotes -, a maille à partir avec une Justice turque dont la réputation d’impartialité et d’indépendance n’est plus à faire.

La suite au prochain épisode pour de nouvelles aventures du mètre-étalon de nos premiers de cordée.

6 réponses sur “Gueule de bois à Tokyo pour samba à Beyrouth”

  1. Très bon, merci !!
    Le protagoniste de l’histoire (Carlos) a fait fort, et force l’admiration, mis à part évidement le fond de l’affaire où un ex-patron arrive à échapper à la justice d’un pays, s’échapper d’un pays tout court, qui reste je crois la 3eme puissance économique de la planète…. Je pense que les scénaristes d’Hollywood doivent déjà prendre des notes pour un prochain film….Mais on pouvait s’y attendre quand on s’est intéressé un tant soit peu au parcours du personnage : c’est ce que les américains appelleraient un caractère fort… alors attendons les prochains épisodes du feuilleton (mieux de Dallas, tout de même…).

  2. Tout faux, évidemment. Inutile de rappeler que ‘Ce qui est exagéré ne compte pas.’
    Cependant dans cet océan d’erreurs surnage une vérité:
    « […] Justice turque dont la réputation d’impartialité et d’indépendance n’est plus à faire. »

      1. Oh, Roberto!
        Evidemment que tout est nickel et bien dit. Sauf l’extrait relevé, qui lui-même était ironique. Le satrape d’Ankara contrôle tout ou presque tout de la justice. Ça c’est pour l’indépendance. Quant à l’impartialité, demandez aux Kurdes victimes d’actes de violences: ils sont condamnés ou leur plainte pas prise en compte. Les exemples sont multiples.

        1. Ah ? C’était donc de l’ironie sur mon ironie, de l’ironie au carré en quelque sorte 😉

          Concernant la Turquie, comme tout bon satrape, Erdogan est irrésistiblement attiré par les guerres extérieures pour tenter de masquer les problèmes intérieurs.

          Alger s’inquiète des conséquences de l’intervention turque en Libye
          https://www.lepoint.fr/afrique/alger-s-inquiete-des-consequences-de-l-intervention-turque-en-libye-07-01-2020-2356405_3826.php

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